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C’est d’actualité avec la guerre en Ukraine : une conférence pour repenser leur accueil et « l’hospitalité » envers les exilés, ce soir, à Orléans

La professeure agrégée de philosophie Laurence Lacroix offre, ce mardi 22 mars, à Orléans, des pistes pour repenser, en profondeur, l’accueil des exilés dans les pays d’Europe. La conférence-débat qu’elle tiendra, ce mardi soir, à 19 heures, aura lieu à la Maison des lycéens du lycée Jean-Zay.

Le Cercil-Musée mémorial des enfants du Vel d’Hiv et l’association Philomania organisent une conférence, suivie d’un débat, sur l ’hospitalité vis-à-vis des exilés, ce mardi soir, à Orléans. Une conférence animée par Laurence Lacroix, professeure agrégée de philosophie au lycée Voltaire.

« L’hospitalité est une nécessité »

La conférence s’intitule « L’hospitalité : accueillir l’étranger ? ».
Pourquoi cette interrogation ?

« L’hospitalité est une nécessité, je l’affirme. La conférence ne pourrait pas être plus d’actualité, même si elle a été prévue il y a deux ans déjà, avant le Covid. La question est de savoir comment… »

Quelles réponses apporterez-vous ?
« La conférence se divisera en deux parties : la première portera sur l’aspect politico-économique, global de la migration depuis 2010, de par le monde. Parce que ce n’est pas qu’un problème européen. La deuxième partie cherchera une réponse à l’impasse actuelle. »

« La façon dont on gère, ou ne gère pas, la migration »

Pourquoi parlez-vous d’impasse ?
« Il y a le fait qu’on ne reçoive pas tout le monde, les frontières fermées, murées, barbelées parfois. La montée de l’extrême droite, le risque d’explosion de l’Europe. »
Le taux de protection des demandeurs d’asile qui est faible, avec 43 % de rejets en Europe, 64 % en France. C’est énorme ! À cela s’ajoute la fermeture des frontières et le taux extrêmement fort de mortalité en mer, dans la Méditerranée et la Manche. Sans oublier l’écrasant problème de Calais et la façon dont on gère, ou ne gère pas, la migration.

Vous évoquez les migrants, les réfugiés… Aborderez-vous ces populations sous un même angle ?
« Au contraire, je débuterai la conférence en faisant la distinction, juridique, entre les termes de réfugiés, déplacés, exilés, migrants. Je montrerai la réalité derrière ces mots, et à quels droits cela donne accès. »

« Les réponses de cinq philosophes »

Vous parliez de répondre à l’impasse…
« Il y a un déficit dans la capacité à recevoir, qui n’est pas seulement lié à un manque d’empathie, mais aussi à une carence intellectuelle, politique, économique. C’est là qu’intervient la philosophie.
« Nous irons chercher les réponses de cinq philosophes pour penser de nouvelles procédures d’accueil : Emmanuel Levinas, qui est central dans cette réflexion, Hannah Arendt, Jacques Derrida, Emmanuel Kant et Étienne Balibar. Ce dernier a passé une bonne partie de son temps à réfléchir sur les problèmes de frontières, de peuples, de souveraineté populaire dans des États multiculturels. »

Sans dévoiler tout le contenu de la soirée, où mènera cette réflexion ?
« Deux phrases d’Hannah Arendt sont les projecteurs qui éclaireront la conférence : ‘Chaque humain a le droit d’avoir des droits’ ; et ‘Aucun humain n’est illégal’. Ce préalable n’est pas acquis et ne l’a jamais été, nous verrons comment on peut gérer ça… »