Comme toujours, il convient de bien définir les termes.
L’empathie, c’est la capacité de se mettre à la place de l’autre, de sentir « comme » lui, alors que la
compassion, c’est sentir avec lui. On peut dire que toute compassion est une forme d’empathie, mais
l’inverse n’est pas vrai.
Il est prétentieux de dire qu’on se met à la place de l’autre : l’autre est un infini. On peut se
l’imaginer, mais jamais se mettre entièrement à sa place. D’où la nécessité du respect.
Avec l’empathie, on est dans le ressenti, l’émotion, et la proximité.
Cela peut conduire à des abus, ce n’est pas toujours positif, comme dans le cas des pédophiles qui
éprouvent de l’empathie sans respect et sans contrôle.
Les dirigeants politiques ne peuvent pas se baser uniquement sur l’empathie car il y a une mise à
distance obligatoire, ce qui est très différent de l’empathie. Chaque dirigeant est responsable d’un
ensemble de personnes et donc susceptible de prendre des décisions qui ne tiennent pas compte de
la réalité d’une personne en particulier. Il met son ressenti entre parenthèses. Le dirigeant est dans
l’analyse et la réflexion.
Si on est dans les rapports de force, de domination, alors on n’est évidemment pas dans l’empathie.
La domination implique une distance hiérarchique sauf dans les relations sadomasochistes.
L’exercice du pouvoir, c’est exercer le pouvoir sur autrui.
L’exercice démocratique du pouvoir, c’est une mise à l’épreuve de l’empathie. On peut imaginer au
niveau d’un maire qu’il soit en empathie avec tous ses administrés. Il doit de plus utiliser son
intelligence et ses facultés d’analyse.
Mais plus on gravit l’échelle et plus l’empathie devient difficile.
La gouvernance, c’est la façon de gouverner.
Le rôle de l’empathie est en question, il existe une empathie de classe rendant toujours actuelle la
lutte des classes.
On peut l’utiliser positivement à petite échelle.
Le leader charismatique en fait usage dans la manipulation.
Mais si l’empathie est un idéal, une valeur, alors il est exclu de s’en servir pour manipuler : je vais
m’éloigner, je serai dans la croyance, bien loin de l’empathie.