Exploration :
Il est difficile de vivre ensemble :
– entre peuples différents
– entre immigrés et « citoyens de souche »
– entre ruraux et citadins
– entre hommes et femmes ( lutte pour l’égalité ), homosexuels et transsexuels
Les catégories ne sont pas symétriques :hommes/femmes ; exploiteurs/exploités. Est-ce que le respect suffit pour vivre ensemble ? Pour Kant, le respect est une distance que l’on met pour ne pas piétiner l’autre. Il faut de la tolérance. Mais la tolérance comporte un jugement : on accepte ce que l’on réprouve. C’est le degré minimal de la coexistence. La peur est un frein au vivre ensemble. Il faut connaître l’autre. Mais connaître l’autre n’assure en rien qu’on va l’aimer : les catalans connaissent bien les autres espagnols… Il faut apprécier l’autre, ce serait le degré maximal du vivre ensemble. Il faut réaliser que sans une collectivité, je ne peux pas vivre, je suis dépendant des autres. Passer du je au nous, et à des nous multiples.
Il y a 2 approches :
– l’universalisme qui nie toute légitimité au fait de répartir les humains dans des groupes. C’est un idéal qui ne tient pas compte des sentiments. Il n’y a qu’une seule communauté, c’est l’espèce humaine.
– Le regroupement en communautés, qui font peur à cause du communautarisme.
Quelparticularisme pourrait être retenu ?
Les communautés d’intérêts confinent à l’utilitarisme : maximiser ce que l’on peut retirer de la vie, en supposant l’homme rationnel.
Mais l’homme est-il un être rationnel ? Les gens se replient sur leur communauté, parce qu’ils ont peur que leur culture disparaisse, pour leur territoire…
Aujourd’hui, les islamophobes ont peur d’une communauté qui a des difficultés avec l’athéisme. Estce que la communauté des musulmans de France existe vraiment ? Sarkozy a créé un Conseil des Musulmans de France. Aujourd’hui, on crée un Institut Musulman …avec un athée à sa tête. Il y a le désir et on désire vivre avec certains et pas avec d’autres. L’éducation pourrait jouer un rôle important. Mais l’école apprend à être entreprenant, pas à être humble, à supposer qu’on puisse avoir tort. Dans les pays nordiques ( Suède, Danemark, Finlande,) on apprend aux enfants , très tôt, la recherche de consensus.
Nous vivons ensemble, c’est une réalité. Est-ce que le « bien vivre ensemble » n’est pas un mythe ?
Il y a une gradation : tolérer, accepter, apprécier.
Il y a un manque d’éléments fédérateurs.
Le sport peut en être un, mais il rapproche ceux qui sont déjà rapprochés.
La musique rassemble, mais il reste une distance entre amateurs de rock et d’opéra.
L’art peut donner des exemples : l’orchestre de Daniel Barenboïm ou la troupe de Peter Brooks. Dans un orchestre quel qu’il soit, chacun joue quelque chose de différent. Les différences humaines ont leur place.
Est-ce qu’il faudrait un arbitre ? Mais il ne nous arrange que s’il est de notre côté. Israël n’accepte pas l’arbitrage de l’ONU.
La France est le pays des droits de l’homme, mais un des principaux exportateurs d’armes. Nous avons le souhait de vivre ensemble, mais il faudrait en faire un projet, un idéal. Un idéal oriente nos actions, qui doivent être cohérentes avec cet idéal. Pour Kant, les enfants ont besoin d’autorité, mais être adulte, c’est être responsable de soi-même, se donner sa propre loi, c’est l’autonomie. Dans la pensée démocratique, les citoyens devraient être adultes et partager rationnellement. Pour les contre-révolutionnaires au contraire, la révolution est un désastre, car elle détruit l’autorité et l’ordre hiérarchique. Pour bien vivre avec les autres, il faut bien vivre avec soi-même, et donc se connaître. La psychanalyse a été un grand progrès. Il faut se demander « et si c’était moi le problème ? »
Conclusion
Les idéaux donnent une orientation plus forte à notre vie que les valeurs. Ils organisent la hiérarchie de nos valeurs. Si le bien vivre ensemble est un idéal, il faut commencer par s’écouter, s’entendre, pour nous connaître, connaître l’autre par une écoute active. Si on décrète que les autres « ils sont comme ceci ou comme cela » on les rejette. Il faut au contraire qu’il y ait un actif désir de connaître l’autre des deux côtés. Nous vivons ensemble, c’est un fait. Mais si nous avons pour idéal le bien vivre ensemble et si cet idéal est actif, alors les choses peuvent bouger